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Chronique "Le bruit du silence" de Tim & Mirq



Crédit photo: David Templier


 

Julien Mirq et Thibaud Moronvalle se rencontrent par l'intermédiaire de musiciens en commun. Julien va écrire des textes pour Thibaud et Thibaud composer et arranger des titres pour Julien. De cette rencontre va naitre un projet baptisé « Bleu pâle »

Avec ce projet Julien et Thibaud prennent de la hauteur et se détachent l’un et l’autre de leurs projets musicaux personnels Mirq et TiM.

Dès leur premier titre, « Haute couture » les deux amis ont choisi une écriture contrainte. Celle ci doit se faire à 2. Une création plus instinctive, moins personnelle, laissant la place aux fulgurances, au changement de cap. En s’éloignant de soi et en s’ouvrant à l’autre, l’écriture devient universelle.

Reculer pour mieux observer.


Bleu pâle, comme le nom donné à la célèbre photo de la terre prise à plus de 6 milliards de km. Une référence au titre du roman de Carl Sagan « Un point bleu pâle »

Le bleu renvoi évidemment à beaucoup d'émotions, de sentiments forts et intenses. En les voyant tous les deux on pense immédiatement au bleu de leurs yeux. Mais le bleu c’est aussi la trace des coups, des faiblesses, les ecchymoses comme dans le titre « les embellies » C'est aussi le bleu du ciel et les envies d’évasion, de frissons « Comme une envie de me tirer, d’aller prendre l’air, contre ta peau me glisser à découvert »

Mais leur bleu est pâle car le temps passe , les couleurs aussi , les amours se ternissent « Quitte à nous quitter faisons le bien, quitte à nous faire du mal faisons ça bien .. »

En s’affranchissant du « je » du « moi », bleu pâle nous propose un projet musical absolu. Leurs voix, leurs attitudes sont proches. En jouant sur cette confusion les deux garçons nous parlent, parlent de nous. Musicalement aussi le duo a choisi la carte de la contrainte, ce sera l’autarcie musicale. En choisissant de faire quasiment tout par eux même, le projet ne se perd pas en collaborations extérieures qui pourraient le ralentir ou pire le dénaturer. Le style pop électro reste sobre et laisse les voix au premier plan. Les premiers tests sur scène confirment d’ailleurs également la volonté de défendre ce projet à deux pour plus de cohérence. Une guitare électrique, des machines et deux voix. Un projet neuf, récent mais fort de la grande expérience de scène de Julien et Thibaud.

En mai 2021 ce « néo-duo » sort un titre cri du cœur « Le bruit du silence » et c'est de lui et de son clip dont nous allons vous parler aujourd'hui.


 

Si aujourd’hui nous avons eu envie de vous parler de cette chanson et de ce clip, il nous faut d’abord vous raconter l’histoire de cette rencontre entre eux et nous, parce que les réseaux sociaux y sont pour beaucoup, parce que nous aimons voyager au fil des partages de nos amis, des amis de nos amis, des lieux de concerts où se sont produits certains Artistes que nous suivons. Et c’est parce que nous sommes curieuses et avides de musique que nous sommes tombées sur Tim et Mirq.

En effet il a suffit d’un partage de la Java Pop (et c’est important de citer tout le monde dans cette histoire) pour que nous cliquions sur « activer le son » de la vidéo et pour que nous tombions en amour.

La Java Pop à Orléans nous on ne connait pas, pas encore en tout cas, cependant un Artiste que nous suivons (Mourad) a enregistré une session live il n'y a pas très longtemps chez eux, alors comme les réseaux sociaux ça sert à ça aussi, nous avons liké leur page en se disant après tout ils nous proposeront peut être d’autres Artistes que nous pourrions aimer ? Et voilà c’est comme ça que tout a commencé


Et nous sommes super heureuses de vous présenter ce clip et cette chanson qui nous en sommes certaines vont vous parler tant nous avons tous vécu la même chose, nous étions tous dans le même bateau.

Si le confinement et les privations ont été vécus de différentes manières par chacun d’entre nous, il est une chose dont nous sommes a peu près certaines c’est que la vie nous a manqué à nous, comme à vous.

Nous nous sommes retrouvés enfermés dans un monde que pourtant nous côtoyons tous les jours, notre chez-nous mais dans lequel au final on ne fait souvent que passer, le traditionnel métro boulot dodo s’applique parfaitement à beaucoup d’entre nous.

Et se retrouver coincer chez soi privés de tout y compris de nos libertés fût un passage rude et difficile.

Ici TiM et Mirq nous chantent, nous scandent, nous hurlent combien « Le bruit du silence » a été pesant, combien toute la vie nous a manqué, et ils le font plutôt bien, avec des mots accessibles à tous ils nous racontent cette vie hors de la vie, ces privations, ces frustrations auxquelles nous avons dû faire face, mais auxquelles nous n’étions pas préparées.

Combien « c’est un bruit étonnant un peu comme celui des enfants » ce bruit silencieux auquel nous n’étions pas prédisposés ! Ce bruit pesant est ici cependant apaisé par le son d’un doux piano.


« Cette bise qui fût venue et soudain a disparu »

C’est sûrement ce qui nous a le plus marqué dans ces privations, ne plus s’embrasser pour se dire bonjour, cette bise à laquelle nous sommes tant attachés, rituel redevenu à la mode depuis Mai 68, et nous nous rendons bien compte combien nous avons besoin de rituels, de coutumes, d’habitudes, et nous voila forts dépourvus alors que la bise n’est plus la bienvenue.

Sentir le parfum de l’autre, ressentir l’autre nous frôler, voila effectivement des choses qui ne sont devenues qu’illusions rêves et fantasmes ! Mais pouvons nous vraiment vivre sans l’autre ? sans le contact d’autrui ? Il nous est difficile de vous dire que oui tant nous aimons les interactions sociales.

De notre côté sachez que tout ça nous manque beaucoup, mais si nous pouvons nous permettre une petite blague disons que ça nous permettra désormais de choisir à qui on fera la bise 😊


Mais blague à part, cette chanson nous a vraiment bouleversé tant elle est bien racontée, tant nous nous identifions à ces manques de tout « C’est toute la musique qui s’arrête au beau milieu de la fête » nous pour qui la musique, les concerts font partie intégrante de nos vie, lorsque la musique cesse c’est nos cœurs qui cessent de battre et nous ressentons dans cette chanson ce vide immense de l’auteur et nous nous identifions parfaitement.

Personne ne pouvait imaginer combien tout peut manquer lorsqu’on en est privés, et peut-être qu’après cet épisode pandémique privatif le monde prendra enfin conscience de tout ? peut-être comprendrons-nous qu’au lieu de râler sur ce qu’il manque, qu’être heureux avec ce que l’on possède c’est déjà beaucoup ?

Se dire « Tiens j’aime cet Artiste, il fait un concert à tel endroit je vais me donner les moyens d’aller le voir ? » plutôt que "fgkldsmq" (injures) il passe pas chez moi ça me saoule » ? Peut-être sommes-nous utopiques d’y croire mais nous avons envie malgré tout de penser que c’est possible.


« On nous a laissé l’essentiel mais sans ciel la vie est moins belle » sans en faire une dissertation nous avions simplement envie ici de relever cette phrase qui nous plaît énormément tant elle est forte puissante et bouleversante.

Que nous dédions ici à tous nos Essentiels sans qui nos ciels sont beaucoup moins bleus.


Si les couplets nous dévoilent unes à unes toutes les privations, les aberrations les absurdités, toutes ces vies qui basculent « tout ce qui nous plaisait s’est tu »

Même la musique sur ces couplets se tait presque, et pourtant si présente, tout est suggéré par la douceur la timidité et la discrétion des sons, nous aimons tellement quand la musique sublime les mots de cette façon.

Les refrains eux chantent la vie la renaissance et l’espoir tant par les mots scandés que par la musique qui s’emballe fort, qui entonne une mélodie vive, harmonieuse, joyeuse et enivrante où la batterie cadence l’envie, où guitares et piano s’entremêlent comme pour ne former qu’un « on veut du bruit », et du bruit nous avons enfin ! et quel bruit ! pile celui qu’on aime, celui dont on a tant rêvé celui sur lequel on a fantasmé durant de longs mois, ce bruit des instruments qui gueulent à la vie !


Et c’est ici ce que nous avons envie de relever avec l'harmonie des deux voix qui s'entremêlent elles aussi à la perfection de façon à former un duo d'âmes, de voix et d'hommes.

Un duo de couleur bleue comme la couleur de leurs yeux. Voix que l'ont entend chanter, crier, hurler l'envie de bruit, de ferveur et de musique !

Ils ont nous pensons trouver leurs voies avec leurs voix.


« On caresse l’espoir du bout des doigts, juste comme ça »


"On veut du bruit et on veut des cris

on veut sentir qu’on est en vie

J’veux voir ta bouche qui me sourit

Je veux la chaleur des amis


On veut la fraîcheur de la bière

Qui coulait les soirs de concerts

on veut des pieds qui collent par terre

On veut du son dans nos artères"


Oh oui on veut retrouver tout ça et bien plus encore, on veut revivre à l’infini, on veut chanter jusqu’aux étoiles, on veut danser sous la pluie, on veut boire à n’en plus finir, on veut rire sans être masqués, on veut des éclats de joie, de rire de musique et d’amour, on veut des vies sans préavis, on veut des larmes de bonheur, on veut des perles de chaleur, on veut des cris d’euphorie, on veut des sourires de douceur, on veut de la volupté, on veut …on veut vivre sans artifice, on veut vivre sans condition oh oui vivre sans condition…


Et c’est exactement ce que nous ressentons en écoutant ces refrains, cette volonté de vivre tout simplement, vivre nos vies d’avant, vivre nos vies tout simplement.

Et «Sous les étoiles encore danser »


Et si nous parlions un peu du clip ?

Clip qui a été tourné au Musée des Beaux-Arts d’Orléans lieu absolument magique et magnifique où l’on retrouve nos deux protagonistes au départ un par un avec des attitudes identiques, puis chantant face à face et à côté de leurs statues au poing levé (comme leur double) lors des refrains comme pour exprimer l’espoir, la renaissance l’envie d’y arriver, l’envie de vivre, parfois dos à dos sur un banc notamment lors des couplets pour évoquer l’isolement, la solitude, le manque de l’autre.

Ils sont deux, et pourtant si esseulés dans cet endroit immense et ils chantent, ils chantent à en perdre haleine pour toutes ces personnes peintes ou sculptées qui font office de public, un public muet, inerte, un peu comme une corrélation avec cette vie brisée et brimée inanimée? Avant de renaitre de nos cendres encore plus forts !!

Mais leur envie de crier leurs mots au milieu de toutes ces peintures nous donnent malgré tout une impression très positive comme si la vie reprenait le dessus, notamment avec les couleurs gaies des murs et les poings et mains levés des sculptures que nous trouvons très souvent mis en avant, comme pour nous dire luttons ! que la vie est belle et va reprendre son cours.

Et avec cette caméra qui tourne, tourne, cette impression d’être saouls et avides de vie ….


Un grand bravo à David Templier pour ce clip fort à propos en totale adéquation avec la chanson, l’image est mise au service des mots et des sons d’une manière assez exceptionnelle.

Voila comment nous, nous ressentons ce clip.


Merci pour ce beau cadeau qu'est ce clip et cette chanson, nous avons adoré vous découvrir.


Alors Tim, Mirq nous aussi on veut tout ça avec vous et on vous donne rendez-vous en musique ici ou là.

Nous promettons de suivre vos carrières respectives pour que la vie et la musique gagnent ! gagnent toujours.

Et « sous les étoiles encore danser » mais avec vous cette fois.




Et pour les suivre sur leurs différents réseaux c'est par ici:


TiM




Mirq






Place au clip :





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