Chronique EP "Mortel" ROUQUINE
- musikronik
- 28 sept. 2021
- 4 min de lecture

Rouquine c’est l’histoire d’une rencontre entre deux passionnés de musique, le choletais Nino Vella et le biernéen Sébastien Rousselet. Tous deux issus du groupe choletais Babel ils créent en 2019 leur duo et ont donné pas moins de 250 concerts depuis.
Ces deux bruns (dont l’un tire sur le gris) chantent le spleen avec une ironie mordante dans une langue explicite et poétique. Les mélodies sont obsédantes et la tête bouge sur une électro-pop élégante et racée. Les mots sont comme des percussions qui frappent au ventre. Ça remue et ça fait marrer.
L’amour, les mômes, la mort, le sexe…
Rouquine aime bien James Blake et Boris Vian, Alt-J et Orelsan.
En live, les deux voix se mêlent dans des harmonies baroques et atmosphériques. Rouquine se barre, pays lointain et grands espaces, mais les rythmiques se musclent et on garde toujours le corps en mouvement, pieds au sol.
Jouant avec les codes urbains sur des thèmes actuels, Rouquine dépoussière la chanson et prend son public à contre-pied.
Aujourd’hui c’est donc le tout nouvel EP du groupe ROUQUINE que nous allons vous présenter.
Rouquine que nous avons découvert un peu avant qu’ils passent à la télé dans l’émission « The Artiste » nous pouvons vous avouer que nous sommes assez fières de cette découverte.
L’EP de 4 titres nous propose un style musical électro-pop que nous n’avons pas pour habitude d’écouter, mais ils ont su attirer notre attention.
Mais un titre en particulier de détache très clairement du lot « Mortel » où le groupe chante l’ascension de la mort avec une facilité vocale et musicale déconcertante.
Rouquine ou comment amorcer la mort imminente en chanson, et nous laisser complétement désabusées avec ce titre que nous adorons mais nous nous sentons presque coupables d’aimer tant le propos est dur. Mais Sébastien et Nino nous offrent ici un titre absolument fabuleux où nous nous projetons le temps du titre et nous mettons à la place de celui que la mort guette, en nous disant combien il est bon de vivre !!!
Sous ses airs presque légers au travers de la musique le duo claironne ici les dernières heures d’un homme condamné qui face au cancer au lieu de s’apitoyer croque la vie à pleine dent profite de sa dernière fête, se recentrer sur l'essentiel et comme il est bon et doux d’entendre une chanson aussi dure soit-elle par le thème chantée et jouée comme si la vie prenait malgré tout le dessus, cet homme qui réunit autour de lui ses amis, sa famille pour ses dernières heures, semble parfaitement conscient mais heureux d’avoir vécu « Même si c’est rapide, c’est trop bon de vivre ».
Ils arrivent à contourner, à détourner la mélancolie et le spleen ambiants, la tristesse du propos d’une manière innovante et limite enjouée, comme si la mort n’était qu’un détail.
C’est fort c’est incroyablement fort ! c’est percutant c’est épatamment percutant, c’est efficace c’est étonnamment efficace, c’est saisissant c’est intelligemment saisissant, c’est bousculant c’est effroyablement bousculant.
Ça te bouscule, ça te renverse, ça te transporte, ça te tamponne, ça te heurte, ça te saisit C'est ça Rouquine.
Comme il est bon et doux de voir qu’il existe encore aujourd’hui des Artistes qui savent dédramatiser tout en y allant absolument pas de main morte sur les mots utilisés, qui savent jouer avec les mots, les notes et l’interprétation afin de nous proposer une chanson telle que « Mortel »
Ils jouent avec les codes urbains et modernes entre chanson et poésie ils nous offrent ici des rimes et des assonances ultra percutantes.
Et s’il y a des thèmes difficiles à chanter Rouquine a su trouver les bons mots, les bonnes sonorités pour rendre cette chanson accessible aux oreilles et aux consciences de tous.
Mais il n’y a pas que ce titre qui a su attirer notre attention (mais ne soyez pas trop gourmands nous ne dévoilerons pas tout l’EP dans cette chronique)
Il s’agit de « Tombé » où là aussi avec des mots incroyablement saisissants ils nous chantent la venue au monde d’un enfant et son effroyable chute coupé de sa mère
« Ouais je suis tombé de ton ventre Cordon coupé tu m’abandonnes Je sais que tu es innocente Comme le sont toutes les daronnes »
Rouquine ou comment avec des mots forts arrive à nous propulser dans des thèmes durs !
La chute vertigineuse d’un bébé expulsé du ventre de sa mère, la vision de cet enfant seul et désabusé « Nos cœurs ne battent plus synchro comme quand j'étais dedans"
Que pense t'il? que ressent-il? Voila ici ce qu'a voulu nous chanter Rouquine, et nous saluons l'idée !
C’est juste incroyablement astucieux, ingénieux, intelligent comme vision, et ils l’ont fait !
Parce que voilà c’est ça c’est exactement ça Rouquine c’est de l’intelligence dans l’intelligence, c’est de l’ingéniosité dans les propos, c’est de l’adresse dans la musique c’est de la subtilité dans l’ensemble de l’EP. Nous aimons, nous aimons fort !
Nous sommes totalement séduites par cet EP par tant de finesse.
C'est sucré et amer à la fois,
C'est tendre et violent en même temps,
C'est délicat et effronté,
C'est moelleux et rugueux,
C'est exquis et déchirant,
Ce sont nos Merlin Enchanteurs à nous.
Et nous notons tout particulièrement la symbiose palpable des deux Artistes, juste en les écoutant, leurs deux voix s’accordent à la perfection, ils se complètent formidablement bien.
Non vraiment nous avons un vrai coup de cœur pour ces deux Artistes et leur univers, nous sommes heureuses et fières de vous offrir une chronique de leur EP et nous espérons que vous saurez apprécier comme nous avons apprécié.
Nous espérons que vous prendrez le temps de les découvrir, voire de les suivre et les encourager.
Et nous, nous disons à Rouquine « merci pour l’amour » et merci pour la musique.
Pour les suivre :
Et place aux clips :
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