Chronique "Elle Danse" de Kindred

musikronik
11 juin 2021
5 min de lecture

Le 8 Juin 2021 Le groupe Ardéchois Kindred que nous ne vous présentons plus tellement nous les suivons de longue date, nous a offert une bien jolie surprise en nous proposant leur tout dernier titre « Elle danse » assortit d’un clip tout en sobriété et pourtant tellement parlant pour qui voudra bien ouvrir ses oreilles et son esprit.

Alors en bonnes férues de musique et de Kindred que nous sommes nous avons évidemment pris nos petites mains afin de tapoter quelques blablas sur nos claviers afin de vous livrer une interprétation très très personnelle de ce titre qui nous l’espérons vous plaira autant qu’à nous.

Ce titre tout en simplicité d’un premier abord, de part des phrases courtes et compréhensibles nous livre pourtant un message qu’il nous a pas été facile à décrypter en une seule écoute, nous sommes et serons toujours honnêtes avec nos lecteurs, certains titres sont parfois d’une interprétation très simple, d’autres méritent une écoute beaucoup plus attentive, un décryptage quasi mots à mots. C’est ce que nous avons fait ici avec ce titre.

Nous sommes donc aujourd’hui en mesure de vous livrer ce qu’il ressort de ce titre et de nos esprits parfois très divagants

Nous imaginons donc ici une jeune femme qui parait au départ de la chanson bien dans sa vie, des rêves plein la tête elle danse, faisant tourner et virevolter ses cheveux au vent, nous la voyons dans un champ de fleurs avec une jolie petite robe, elle tourne, elle tourne, tourne à n’en plus finir, le cœur assoiffé de grandeur.

Mais dès le deuxième couplet nous comprenons que tout cela n’est qu’illusion ou n’est plus qu’illusion pour cette jeune femme, car déjà elle pleure, ses fleurs sont fanées, comme sa vie, son avenir. La noirceur prend vite le dessus. La résilience face à ses peurs.

En effet au fil du titre nous comprenons, nous pensons, nous supposons, nous supputons, nous inventons que cette jeune femme a dû se prostituer, pour vivre mais qu’évidemment cette condition de vie ne lui convient pas, elle se laisse consommer. Et elle dans tous ses états, elle cherche un endroit pour se garder bien à l’écart des tourbillons, de leurs cauchemars.

Son habitation sera désormais la rue, noire sale, polluée, aux volutes incandescentes et aux murmures violents moqueurs malveillants, ravageurs des hommes.

Tout est suggéré et pourtant si limpide dans cette chanson et nous nous l’approprions, nous imaginons cette jeune fille esseulée dans « la noirceur des rues » obligée de se livrer à des jeux sadiques ou à des demandes étranges de certains hommes « Assiégée par leurs folles envies » et ce titre nous bouleverse, ce titre nous transperce, ce titre nous fustige, ce titre nous chamboule, ce titre nous émerveille, ce titre nous emprisonne, ce titre nous émulsionne, ce titre nous érige, ce titre nous perturbe, ce titre nous chahute, ce titre nous émeut…nous débordons de sentiments.

Et dans cette chanson c’est comme cela que nous voyons cette « Elle » cette Elle qui n’a plus d’ailes pour voler mais qui pourtant en rêve d’ailes , elle veut tellement, partir, « elle n’en peut plus » s’envoler, retrouver la candeur de l’enfance, la douceur et la chaleur d’un foyer rassurant, mais elle est prise à la gorge alors elle y retourne « s’époumone à plus pouvoir elle crie » volontaire mais résignée.

L’ingéniosité du texte de Lucas mêlé au fantastique maniement des instruments nous livre ici ce que nous pouvons vous le dire est pour l’instant pour nous la plus belle œuvre de Kindred. Ce titre s’élève en qualité de numéro 1, ils ont mis la barre très haute encore une fois, nous nous demandons même comment à chaque fois ils arrivent à faire encore mieux, mais ça…c’est la magie de Kindred.

Mais effectivement oui ce titre est complétement abouti et extrêmement bien produit, non pas que leurs autres titres ne le soient pas, mais ce dernier nous laisse à penser que le prochain album de Kindred sera un petit joyaux à ne pas oublier de chérir.

Ils ont poussé l’intelligence jusqu’à leurs voix, leurs interprétations, nous les connaissons toujours très enjoués et un peu plus « Pop/Rock/Folk, ici le ton est pesant sur les couplets les voix quasi identiques (il faut vraiment être experts pour les différencier tant elles s’entremêlent et s’ « identiquent » à la perfection) nous comprenons bien le désarroi dans lequel se trouve cette jeune femme de part leurs interprétations, et la musique qui évidemment comme toujours avec eux deux non seulement est juste incroyablement sublime mais colle à l’idée du texte d’une prodigieuse manière.

Tout est bien pensé, arrangé, ils savent sublimer chacun des mots écrits, posés, chantés par des mélodies fortes constantes et parlantes .

Les couplets sont amenés avec une mélodie rassurante au départ embarqués par la guitare Folk de Quentin.

Le riff quant à lui assure une transition sur le refrain et nous donne tout simplement une sensation de fuite, nous imaginons la jeune fille courir courir vite pour s’éloigner de ce monde qu’elle n’aime plus, elle fuie pour oublier cette condition si méprisante, plus ça joue et plus elle court, « partir, oublier sa condition, sa vie » où les deux voix entonnent d’une même et presque seule voix un refrain nous confortant dans notre idée de fuite. La musique s’emballe fort, comme nous aimons qu’elle le fasse les instruments sont là présents, ils gueulent ils hurlent ils scandent, ils martèlent, ils acclament, leurs notes et leur message.

Oui la musique a une part entière dans cette chanson, elle sublime les mots, elle embellie les interprétations, elle accessoirise les images, mais surtout surtout elle nous fait kiffer comme jamais !

Quant au lyrics vidéo il est très simple mais tellement parlant, des feuilles où sont écrites les paroles de la chansons qui s’entassent une à une, comme ce que nous imaginons les problèmes de notre héroïne, délicatement posées par deux mains sur une table. Là aussi il ne suffit de rien pour que Kindred réussisse à faire passer des émotions là où on ne les attendait pas, ce clip est tout simplement bouleversant par tant de de simplicité et de sincérité.

Mais c’est ça Kindred c’est de la sincérité à perte de vue, c’est de l’authenticité à tous vos coins de rue, c’est de la magie dans vos cœurs, c’est de la bienveillance à vos fenêtres, c’est de l’humanité en bord de scène.

C’est des émotions à perte de cœur, c’est des poils qui se hissent sur nos bras, c’est des larmes qui coulent aux coins de nos yeux, c’est des paillettes qui scintillent au bord de nos âmes, c’est des voluptes de joie, c’est de l’effervescence au creux de nos mains, c’est de la profusion d’éblouissement, c'est de l'alacrité en abondance, c'est coruscant au possible !

Nous avons rêvé encore plus grand avec cette toute nouvelle chanson, nous avons touché un incommensurable rêve celui de les aimer encore plus fort !

Merci Quentin, Merci Lucas de nous faire vibrer toujours un peu plus loin ...

LE CLIP