Le tout dernier clip de l’artiste Drômois Mikaël Ferreira « Je m’attends au tournant » vient de sortir, et les Musikronik de Céline et Chloé ne pouvaient pas manquer un tel évènement. Alors nous allons tenter de faire parler ce clip, de lire entre les lignes, pour vous raconter à notre façon l’histoire qui est celle de Mikaël.
« Je m’attends au tournant » Déjà le titre est prometteur et amorce avec force et délicatesse ce que sera ce clip , s’attendre au tournant au sens littéral du terme signifiera attendre le moment opportun pour se venger, être à l’affut d’une situation favorable pour prendre le dessus. Nul doute que c’est cette dernière phrase que Mikaël a voulu illustrer. A Noter que le texte a été écrit par Philippe Béguin, et colle à la perfection à Mikaël.
Tout commence par un rappel en chanson d’un autre titre de Mikaël « Plaisir Chanel » où l’auteur de moquait un peu de ses travers bling-bling et people (clip sortit en 2017) .
Il y apparait un peu comme dans ce clip en style beau gosse très sûr de lui dans une belle grosse voiture immatriculée Luxe (« Le luxe avec un grand L » issue de la chanson citée plus haut). Nous noterons le changement de tenue dès la seconde scène du clip comme pour dire je reviens à la réalité.
Mais en descendant de cette voiture c’est un Mikaël enfant/adolescent qui apparait et là tout sera l’enjeu de ce clip.
Corréler le Mikaël actuel et celui qu’il a été. Sans jamais renier son passé (« Le rêveur que je fût, il est toujours présent en moi » Mikaël amorce dans ce clip différentes facettes de sa vie, parfois des choses très dures, parfois des choses plus légères avec toujours cette dextérité de jouer avec le son et l’image (nous acclamons haut et fort Valentin Barnaud le réalisateur de ce clip qui a fait un travail plus que fantastique) pour au final finir par trouver la paix.
Le clip se décline sous plusieurs angles de la vie de Mikaël tel un pantin qui s’agite, lui enfant avec ses parents se disputant, lui malade, bandé, affaibli où les mots ont sauvé ses maux, lui amateur de tennis souhaitant gagner, lui artiste dans toute sa splendeur et chaque scène est amorcée de manière à ce que nous nous immergions complètement dans sa vie. C’est bien simple à la fin du clip nous avons la magnifique sensation d’avoir compris sa vie, de l’avoir compris lui.
Nous notons tout au long de ce clip la présence de pièces de puzzle, lorsque Mikaël est enfant il fait un puzzle, lorsque Mikaël est à l’hôpital il fait un puzzle, le puzzle c’est un jeu de patience, ça sert à se divertir, à passer le temps, En effet quel puzzle plus grand que celui de notre vie ? Puzzle qu'il faut savoir édifier peu à peu pour se construire.
Et ici nous voyons en effet le puzzle comme une reconstruction de l’être, le Mikaël d’avant et celui d’aujourd’hui, au fil du clip nous ressentons et voyons la métamorphose et la renaissance de l’auteur, notamment lorsqu’il tombe dans le néant avec les pièces du jeu, les images utilisées avec le puzzle sont tellement judicieusement étudiées, on aurait pas choisi mieux. C’est parlant, c’est poignant, c’est émouvant, nous vivons cette réédification avec lui.
Et la reconstruction nous la visualisons très bien et nous imaginons sans mal combien elle a du être difficile pour l’auteur, le clip étant autobiographique c’est sans demi-mesure, sans artifice et sans rien nous cacher que Mikaël nous livre des pans de sa vie notamment avec les scènes en chaise roulante, le visage bandé, faible et algique, sans grande difficulté nous lisons en lui comme dans un livre ouvert, un souvenir douloureux d’un accident ( « je m’attends au tourment » à noter le petit jeu de mot sur une image particulièrement parlante du clip) où Mikaël brulé et forcé de rester en fauteuil roulant a dû faire face à de terribles douleurs, de douloureux doutes, où parfois l’envie de continuer n’était plus qu’utopie, nous corrélons immédiatement ces images à l’une des chansons de Mikaël intitulée « Arracher la peau » (issue du disque « Les mots assassins » ) « Arracher la peau, petits bouts de moi » suffisamment parlant pour mettre des petites billes de larmes au creux de nos yeux.
Alors effectivement quand on voit Mikaël aujourd’hui nous sommes d’autant plus heureuses de voir à quel point il a pu se reconstruire et devenir l’homme tendre et beau qu’il est aujourd’hui. « Si j’ai mal j’ai le droit de le dire pour l’envie simple d’en guérir » Assurément avec ce nouveau clip Mikaël aura basculé tous ses idéaux et pourra enfin dire qu’il est définitivement guéri de tous ses maux.
La reconstruction de Mikaël et le clip l’illustre toujours aussi bien c’est aussi de l’homme people qu’il était ou voulait être, (retour de la tenue « Beau gosse ») l’artiste qui aurait voulu être un Artiste (et ne voyez rien de péjoratif dans ces propos), ce jeune homme rêvant de gloire et de célébrité, de grandes scènes, un peu pédant, un peu condescendant et orgueilleux mais qu’il avait bien conscience d’être « Je m’étais égaré faisant tout pour m’éviter, chaque instant ».
Et nous nous permettons ici une petite divagation en citant Mr Bourvil « On peut vivre sans la gloire qui ne prouve rien, être inconnu dans l’histoire et s’en trouver bien mais vivre sans tendresse il n’en est pas question »
Ce jeune homme qu’il ne souhaite plus être sans s’apostasier pour autant de ce qu’il a été. Il est important d’avancer et de vivre avec son passé, sans le nier et c’est que l’auteur souhaite faire passer comme message tout au long de son clip, et désormais il a enfin retrouvé l’homme qu’il souhaitait être « je m’attends, je m’attends, j’me suis tellement attendu » pari réussi pour celui qui pensait faire mal le bien.
Ce clip autobiographique est particulièrement complet, et très fort émotionnellement parlant, il faut dire que Mikaël sait utiliser les mots pour faire de jolies chansons, alors lorsque l’image se met au service des textes (les siens ou ceux des autres) ça donne parfois des choses extraordinaires, comme ce clip.
Nous y avons découvert avec beaucoup de pudeur mais peu de non-dits la vie de l’auteur, une vie parsemée d’embûches comme tout un chacun. Nonobstant nous ne vivons pas tous les échecs, et les réussites de la même façon. Ici nous ressentons le besoin vital de Mikaël d’extérioriser par l'image toutes ses souffrances notamment toutes ces difficultés qui l’ont fait grandir et devenir l’homme de 40 ans qu’il est aujourd’hui, épanoui, heureux, joyeux, libre, ACCOMPLI.
Nous avons bien vu au travers du clip les 3 personnages qu’il a été, ceux qui ont eu une part importante dans sa vie, ceux avec qui il a désormais fait la paix, nous avons aimé les effets miroirs avec ces personnages, et nous soulignons les dernières images du clip très parlantes avec Mikaël se relevant, donnant la main à son moi plus jeune descendant de la voiture vêtu de la tenue « beau gosse », et les deux avançant habillés pareil (tenue retour à la réalité) vers l’avenir, désormais apaisé et en paix, comme pour tout reprendre à zéro tel un phénix qui renait de ses cendres.
Il s’attendait au tournant, il a su prendre le dessus, il s’est désormais réalisé pour être enfin LUI.
Nous notons le côté très positif de cette chanson et de ce clip, malgré certaines douleurs, c’est vraiment ce côté très solaire, très lumineux, « après la pluie vient le beau temps » (et ce malgré la luminosé faible sur le clip)qui en ressort, on se sent nous aussi apaisées pour lui, apaisées de le voir désormais en phase avec lui-même, c’est très compliqué de s’accorder avec soi, d’être à la hauteur de ce qu’on attend de nous, et le travail qu’a fait Mikaël pour en arriver là est remarquable et considérable. Il faut parfois sombrer très fort pour pouvoir remonter très haut, et nous sommes sincèrement très fières nous pouvons le dire du combat qu’il a mené mais surtout très fières de lui.
Il nous a livré telle une confidence ce clip, comme pour se libérer de ses dernières chaînes, c’est un beau chemin parcouru, et les belles images de ce clip ne font que souligner l’engagement de Mikaël envers lui-même.
Quant à nous, nous ne pouvons que vous encourager à aller regarder ce clip et vous faire une idée par vous-même.
Vous verrez combien la sincérité crève l’écran, combien l’amour parsème l’image, combien la nostalgie s’égrène, combien l’âme essouffle l’existence, combien la chair est chère, combien la force émane, combien l’abnégation s’époumone, combien la volonté façonne l’être, combien la tendresse coule le long des torrents…
Et vous verrez surtout, surtout combien la Vie envahie et ahane l’envie.
Mikaël nous nous permettons ici de t’offrir une petite citation de PASCAL qui disait :
« Qu’une vie est heureuse quand elle commence par l’amour et finit par l’ambition. Si j’avais à en choisir une, je prendrai celle-ci. »
Allez viens tu n’es pas seul à rêver….
Chloé pour les Musikronik
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Très beau papier. Une petite précision tout de même. Je suis l'auteur de la chanson. Parfois il est bon de signaler quand un auteur est derrière les mots. En toute amitié bien sûr...