" A très bientôt Emilien BUFFA

musikronik
28 nov. 2020
3 min de lecture

Dernière mise à jour : 29 nov. 2020

Si bien souvent les chansons parlent de la vie, du bonheur, des histoires d’amour, parfois certains auteurs osent chanter la mort, le départ d’un être cher.

Emilien Buffa avec « A très bientôt » fait partie de ces Artistes qui ont osé.

Et il a bien fait d’oser !

C’est avec sensibilité tendresse et pudeur qu’il nous présente sa chanson.

Tout débute par une magistrale introduction au piano (jouée par Lucas Mège) avec force et puissance qui donne directement le ton.

C’est une histoire presque banale, un être cher ici une maman, une grand-mère, sur le départ à qui l’on demande d’attendre encore un peu avant de partir « reste encore et passons Noël ensemble »

Une histoire où l’espoir de la garder en vie laisse très vite place aux souvenirs dès 00h30.

Souvenirs racontés au passé là où il nous chante que cette dame vivait dans le présent et jamais ne parlait des « douleurs du passé » tournure intéressante dans ce contexte comme pour appuyer un peu plus sur la personnalité attachante de la disparue.

C’est avec beaucoup de tendresse qu’Emilien nous raconte cette dame, sa vie, ses angoisses, ses envies. Il nous la raconte et nous, nous ne pouvons qu’identifier quelqu’un de notre entourage, une histoire vécue, cette chanson nous force à nous projeter et c’est ce qui la rend tout particulièrement forte émotionnellement parlant.

Beaucoup de souvenirs sont décrits dans cette chanson, comme si l’auteur rendait la vie au travers de son texte, la faire revivre le temps d’une chanson.

Alors oui cette chanson est triste à pleurer à la première écoute c’est vrai, mais si nous lisons entre les lignes du texte et de la portée, cette chanson est remplie d’espoir et d’optimisme.

Le pont musical par exemple excelle dans l’art de nous projeter en avant, il intervient au milieu de la chanson juste après une phrase cruciale à nos yeux « ce n’est jamais qu’un au revoir dans un sourire dans un regard » et amorce la suite avec puissance, le piano s’emballe, les cuivres fanfaronnent,la batterie claque des cymbales.

Cette orchestration n’a rien à envier aux plus grands. La musique propulse nos cœurs par-delà les notes. Et nous jetons notre dévolu sur cette orchestration, comme dans un film qui donne à cette chanson toute l’impulsion positive que nous attendions.

« C’était une femme formidable » sur cette phrase, la voix est doublée comme pour appuyer ce fait, cette maman était formidable, « une mère véritable » une « grand-mère adorable » Emilien utilise sa voix sans réserve mais avec décence force et douceur à la fois, pour nous notifier à tous combien cette dame était fabuleuse, comme surement toutes nos chères disparues.

Cette chanson ouvre les portes du souvenir, si la mort fait partie de la vie, elle peut aussi ne pas être perçue comme une fatalité en soi, suivant nos croyances, nos points de vue, on peut considérer qu’un être part mais que son souvenir reste, nous nous souvenons, d’une odeur, d’un sourire, d’un moment précis, d’un regard, de choses joyeuses en général. C’est à notre sens aussi ce que veut laisser entendre cette chanson.

Et si nous pouvons nous permettre une petite divagation, nous aimerions faire par exemple référence à la fête des morts au Mexique où il se dit que les âmes des défunts reviennent sur terre visiter leurs proches (exemple avec le dessin animé "Coco"), les Mexicains fêtent ça dans la joie et la bonne humeur.

Enfin nous aimerions parler du clip qui accompagne cette jolie chanson.

C'est tout en simplicité qu’Émilien apparaît face à son piano dans un environnement propice au calme, à la quiétude et à la sérénité, idéal pour se souvenir de cette Mamie, Jeanne.

C'est non sans émotion qu'il nous entonne sa chanson, quelques frissons viendront caresser vos âmes dès la première écoute. Tout se fait autour de ce piano qui donne un aspect tellement attendrissant à ce clip. On sent Émilien fébrile et confiant à la fois, on sent et ressent toute l'intensité qu'il met dans son texte et son élocution afin de bien nous décrire sa mamie pour que nous comprenions bien qui elle était et ça marche, nous la voyons, nous l'imaginons, nous l'aimons.

A la fin c'est un Emilien marchant face au soleil que nous voyons, et nous imaginons avec émoi qu'il part la faire revivre au travers de ses souvenirs.

Alors pour finir nous dirons que « A très bientôt » est une chanson aux multiples couleurs, fourmillant de facettes, qu'il faut savoir écouter, lire et interpréter comme bon nous semble, il nous l'offre comme un cadeau, à nous d'en faire notre histoire, notre chemin. Nous souhaitons le meilleur accueil à cette très jolie chanson qui pousse les portes des convenances, qui ose, et qui ose très bien.

Vous pouvez retrouver Emilien sur les réseaux sociaux et sur YouTube.